Je me demande si notre génération sera la première à abandonner les réseaux - après avoir été, peut-être, la première à les adopter.

Mon expérimentation de ces dernières semaines pour limiter l'usage des réseaux se maintient dans le temps.

Les règles

• limiter lecture des réseaux au matin et à une demi-heure le soir (dans un premier temps)
• baisser le nombre d'abonnement sur chaque réseaux à une cinquantaine

Pourquoi ?

ça fait un moment que la reflexion me trotte dans la tête. Le passage à l'acte a du etre déclenché par ma lecture de Deep Work de Cal Newport, qui comme souvent pour ce type de livres contient un certain nombre de commentaires qui me font lever les yeux au ciel, mais des pistes de réflexions interessantes.

Il est certain que j'utilise la lecture des réseaux comme un trompe-l'attente, je les ouvre automatiquement dès que j'ai quelques minutes d'innocuper, que ce soit en attendant une amie avant un rendez-vous ou parceque le script que je suis en train de tester met du temps à charger.

Hors comme le souligne Cal Newport ce genre d'habitude fait disparaitre ces petits moments d'attente, d'ennui même, qui peuvent cependant se réveler propices à la reflexion, et donne lieu parfois à des idées, à des connexions enrichissantes.

J'étais curieuse de voir ce que ça donnerait de ne plus avoir recours à cet substitut à l'ennui, si j'allais développer et retrouver d'autres comportements. Et puis je deteste l'idée de dépendre de quelque chose, et je voulais simplement voir si j'étais capable de me passer de réseaux.

Etat des lieux après quelques semaines

Le fait d'interdire strictement l'accès en dehors de certaines plages horaire m'a définitivement fait réaliser à quel point c'est devenu un automatisme. C'est fou comme je me retrouve régulièrement à ouvrir l'appli, parfois sans même y penser. Je suis assez contente de voir que ce reflexe tend à disparaitre avec un peu de perseverance.

Maintenant si j'ai vraiment du temps à tuer je vais plutôt ouvrir le site d'un journal ou bien lire des articles de blog.

Est-ce que c'est mieux? Clairement le contenu est globalement plus qualitatif, et il y a plus d'intentionnalité dans ce que je lis. Mais je continue à chercher des moyens de tromper l'ennui, ce qui n'est pas forcément le but initial. Je vais voir si ça évolue.

Le fait de nettoyer mes abonnements se révèle être une tache un peu sisyphéenne tant ils sont nombreux. Je pense pourtant que c'est indispensable pour améliorer la qualité de mes fils. En théorie si je baisse suffisamment le nombre de personne que je suis, je serais beaucoup moins submergée d'informations pas toujours pertinentes, et j'aurais une meilleure visibilité sur les comptes que je veux vraiment voir. Je suis convaincue que ça vaut le travail de nettoyage préalable, quitte à coupler les fils des réseaux avec une selection de blogs / journaux chez qui aller chercher les informations directement, voir un feed rss bien fourni.

Dans tous les cas ça me cohnforte dans l'idée que l'usage du web évolue et va connaitre un bouleversement similaire à celui qu'on a vécu quand on est passé de l'ère des forums à celui des réseaux; je suis curieuse de voir ce qu'il va en émerger !