Divagations en tout genre

Truth is singular. Its versions are mistruth.

Aujourd'hui chers lecteurs, vous aurez droit à une belle critique de film, parce que premièrement ça fait bien trop longtemps que j'en ai pas fait et ensuite parce que le film du jour a été fort injustement critiqué dans beaucoup de magazine alors que franchement, il est cool et en tout cas bien plus cool que pas mal de film qui sortent tout le temps en encombrant toutes les salles de ciné des environs. Mais bon bref, ne nous emportons pas.

Aujourd'hui nous allons donc parler de Cloud Atlas, un film qui est sorti il y a quelques semaines en France, ce qui en soit est assez mystérieux parce qu’il est sorti y a environ 2000 ans dans environ tous les autres pays du monde (ok, septembre dernier, mais quand même, pourquoi ? C'est pourtant censé être une grosse prod, réalisé par les gens de Matrix et tout. Nous resterons perplexe). Cela a surtout permis de faire en sorte que tout le monde l'avait vu longtemps avant son arrivée en salle et avait eu le temps d'en faire la promo, ce qui a eu le mérite de m'inciter à bouger mon cul pour aller voir de quoi il retournait. Et à lire le livre accessoirement, car je suis ce genre de personne pénible qui adore lire le livre et connaître tout le background autour d'une œuvre.

Bref, cela a surtout conduit à la réalisation de cet article déjà d'une taille titanesque, que tout le monde saute de joie à l'idée de le lire je le vois d'ici, ça me réchauffe le cœur.


concert

Difficile de résumer Cloud Atlas, puisqu’il s’offre le luxe de nous narrer parallèlement pas moins de six histoires différentes, à des époques différentes, et pourtant plus reliées entre elles que ce qu’on pourrait penser au premier abord. Tout commence au dix-neuvième siècle, avec les aventures d’un notaire perdu dans les îles de l’empire colonialiste anglais, pour se poursuivre avec les frasques tourmentées d’une jeune mais génial compositeur après la guerre avant de faire un petit bond dans le temps sur les traces d’une journaliste confrontée à une enquête qui pourrait lui coûter plus que la vie. Nous voici maintenant à notre époque, avec la biographie à l’humour très british d’un vieil éditeur, et soudain nous sommes loin dans le futur, vision cauchemardesque de la civilisation qui se développe sans contrôle, pour, finalement, finir au bout du temps, sur les ruines de cette même civilisation. Chaque histoire nous embarque dans sa propre atmosphère, son propre style, on passe du journal de bord au roman épistolaire pour enchaîner sur une enquête policière. Et pourtant dans chaque histoire, dans chaque vie, on retrouve l’écho des autres, les traces qu’elles ont laissées, et l’on devine, peut-être, des liens entre les âmes qui les peuple. Cloud Atlas est cet exercice de style un peu particulier : écrire ces six différentes histoires qui n’ont, à priori, pas le moindre rapport entre elles, et essayer d’en tirer un récit cohérent, s’étendant sur des centaines d’années. Libre au lecteur d’interpréter les choses à sa manière : peut-être n’y a-t-il rien à comprendre, mise à part les drôles de coïncidences que le hasard met sur notre route. Peut-être y a-t-il au contraire une réflexion profonde sur l’évolution des civilisations, sur l’importance de lutter contre l’ordre établi, aussi impossible que cela paraisse. De quelle façon les écrits de chacun influencent-ils la vie de ceux qui les liront, ou les verront, des années plus tard ? Que signifie cette tache de naissance en forme de comète qui transparaît à travers les ages ? Est-elle l’indice de ce qui finira par arriver, à la fin ? Cloud Atlas est un récit plus que prenant, qui suggère beaucoup mais laisse aussi beaucoup de place à la réflexion. Ce que certains trouveront insupportablement frustrant, je le conçois, mais qu'on peut également trouver tout à fait fascinant.


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Tu la sens l'histoire d'amour trop belle et trop triste qui va se passer?


Adapter ce type de récit au cinéma est un exercice plutôt périlleux, j’imagine qu’on se retrouve devant son script et qu’on se dit : « bon allez hop, je vais aller tourner six courts métrages d’un coup et les coller ensemble, on va voir ce qui se passe ». Le défi est pourtant bien relevé avec cette adaptation où chaque histoire a son propre univers bien distinct des autres et travaillé avec soin, et où pourtant le film garde un sens et une cohérence assez remarquable. Grâce, peut-être, au fait que chaque acteur assure en fait six rôles, un dans chaque histoire (et donc si comme moi vous êtes un esprit simple, vous allez triper comme un gamin à essayer de reconnaître qui est qui à chaque nouvelle scène).


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AMAZING


Si l’histoire est bien respectée, le découpage est très différent mais maîtrisé avec brillo, pour proposer un résultat peut-être encore plus intéressant que le livre. L’esprit du livre est là et l’adaptation est apparemment faite avec amour et souci du détail, jusqu’à la bande son qui colle très bien. (Et pourtant j’imagine le casse-tête que ce doit être que de créer une œuvre musicale qui n’est décrite que par des mots dans un livre, comme c’est le cas ici pour la symphonie Cloud Atlas qui donne son nom à l’histoire). Le film est assez long, certes, en même temps il y a de la matière et des choses à raconter, personnellement je connais des films qui vont sur la même durée et qui sont uniquement remplis de vent (par exemple mon mec m’a fait voir Oblivion récemment. Super, une pub apple de deux heures et demi à la gloire de Tom Cruise, et qui trouve le moyen dans son scénario plat et ultra prévisible de foutre des incohérences partout. Et NON, on ne PEUT PAS être enceinte, accoucher et élever un bébé seule dans une cabane au fond de la forêt sans la moindre ressource technologique, ça ne marche pas et ce n’est certainement pas proche de l’idée que l’on peut se faire d’un bonheur simple et pur. C’est un fantasme. Les gens qui font ça devraient essayer, tiens, pour se faire une idée de ce que c’est).


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De l'action!



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Des trucs asiatiques!



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Et en plus on peut MATER!


En bref, Cloud Atlas est un film très intéressant et bien mené. Les auteurs ont réussi à bien s'approprier l’œuvre tout en la respectant, on retrouve l'esprit du livre avec même quelque chose en plus, que les réalisateurs ont su nous apporter, et franchement que demander de plus à une adaptation ? Et comme l'histoire de base est déjà plutôt stylé, y suffit de se faire plaisir les enfants.

Par Neko le 09/05/2013 à 00:00 - Laisser un commentaire

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On va quand même pas rater une si belle occasion de la rammener oh