Divagations en tout genre

Les voyages dans le temps

Que l'on soit passionné de science fiction ou savant fou avide de tordre les lois de la physique (un cas de figure plus courant qu'on ne le pense), ou simplement amateur de cinéma et de littérature, il y a un sujet qui éveille les passions et enflamme les imaginations comme peu d'autres savent le faire. inépuisable source de twist et cause des noeuds au cerveau les plus inextricables, le voyage temporel ne cesse de fasciner et apparait dans nombre d'excellents récits touchant beaucoup de publics différents. Etant moi-même une grande amatrice de scénario compliqués et de retournement de situation innatendus, c'est toujours avec joie que j'entame un récit qui se lance dans l'art dangereux du voyage dans le temps. Et si mes attentes ne se réalisent pas toujours, ce genre bien particulier offre aussi de vrais beaux moments de fiction.

S'ils passionne les auteurs, il suffit de quelques lectures (ou visionnage car c'est un genre auquel séries et films font également la part belle) pour se rendre compte que chacun a sa propre façon de voir le genre du voyage dans le temps et d'utiliser ses règles pour servir le récit.

Initialement je voulais simplement écrire un bon article faisant un peu le tour de l'utilisation du voyage temporel dans les oeuvres de fiction et parler des différentes façon de le mettre en scène. Du coup pleine d'enthousiasme j'ai commencé à lister avec l'aide de mes fidèles esclaves stagiaires assistants - geek les livres et films les plus interessants pour en parler.

Malheureusement pour moi j'avais oublié que la plupart de mes proches sont d'irrécupérables geeks qui ont lu quantité d'histoire, et on a rapidement réalisé que le principe du voyage dans le temps insipirait vraiment, vraiment beaucoup les gens.

C'est pourquoi j'ai fini par me décider à réaliser une série d'article et à compiler tout ça sous forme de dossier, que j'étofferai petit à petit en fonction de l'avancée de la reflexion.

J'ai déjà une bonne petite liste d'oeuvres à aborder et de ce qu'elles apportent au genre, c'est pourquoi le début de ce dossier sera agréablement structuré et plein de sens. Par la suite, ce sera le grand bordel en fonction de l'inspiration du moment.


Par ailleurs les articles sur ce thème seront tous repertoriés sur la page suivante, pour ceux qui s'ennuient et qui auraient envie de voir le dossier dans son entier (c'est quand même bien fait) :

Le monde merveilleux du voyage dans le temps


Dernier petit avertissement : je vais essayer de limiter autant que possible, mais il est évident que si je veux avoir des choses interessantes à dire je vais devoir raconter un peu de ce qui se passe dans les oeuvres abordées. De plus le voyages temporel est souvent une bonne source de twist et retournements de situations divers donc attention : ça va spoiler à toute berzingue :D j'essaierai au début de chaque article de mettre la liste des oeuvres abordées, comme ça s'il y en a ou vous voulez pas savoir, bha vous avez et comme ça tout le monde sera bien content et les pingouins seront bien gardés.

I'm the Doctor - Dr Who?

-Obviously the Doctor
Dr. Who, La Machine à Explorer le Temps de H. G. Wells

Et nous revoici pour le premier épisode de ce passionnant voyage à travers la quatrième dimension!

De manière général le thème du voyage temporel peut avoir deux fonctions dans les histoires. La première et la plus ancienne est de servir d'excuse à un changement de cadre narratif et d'expliquer que son personnage soit transposé dans un univers différent du sien. C'est un peu l'équivalent du voyage en Amérique d'une plus ancienne époque ou du voyage spatial. Un excellent exemple de ce type de récit est la série Dr. Who.

Dans cette série, le Docteur est un extraterrestre de la race des Seigneurs du Temps, qui maîtrise des technologies très avancées dont celle de voyager à travers le temps et l'espace, ce qu'il fait grâce à son vaisseau, le T.A.R.D.I.S. Le Dr. dispose par ailleurs d'une grande longévité et peut se réincarner s'il est mortellement blessé, ce qui le rend plus ou moins immortel. Un concept plutôt malin puisqu'il offre la possibilité de mettre en place un nombre d'histoire pratiquement infini, vu que chaque épisode peut avoir absolument n'importe quel cadre. Ainsi, accompagné de divers compagnons humains, le Dr. explore soit des univers et des planètes lointaines pour des épisodes purement science-fiction, va se promener dans le proche futur de la Terre pour des épisodes d'anticipation ou va faire joujou avec de célèbres évenements de notre histoire.

C'était d'ailleurs l'objectif initial de la série, lors de son lancement en 1963 : faire découvrir différentes époques de l'histoire aux téléspectateurs à travers un show ludique et fun.


Des docteurs

Différents Docteur qui mettent le bordel à différentes périodes de l'histoire


On constate donc le voyage dans le temps est un excellent subterfuge pour créer un contexte intéressant et original, même de nos jours. On peut voir également qu'il peut avoir des visée éducatives ou essayer de faire passer un message : ainsi une histoire se déroulant dans une époque passée permettra d'étudier celle-ci, son mode de vie ou les enjeux socio-politiques qui étaient les siens. Et une histoire se déroulant dans notre avenir permet de présenter un univers qui descend du notre, et donc de nous apprendre quelque chose sur notre propre présent.

C'est ce dernier principe qui a d’ailleurs motivé les premiers récits de voyage dans le temps, comme le fameux La Machine à explorer le temps d'H. G. Wells.(roman qui non content d'être une référence du genre du voyage temporel est également une référence de la science fiction de manière générale) (vous feriez bien de retenir son nom si vous voulez briller en société, c'est tout ce que je dis). Dans cette histoire un chercheur met au point une machine à voyager dans le temps et décide d'aller voir un peu comment ça se passe dans l'avenir. Il finit par atterrir en l'an 802 701, pour découvrir que l’espèce humaine s'est scindée en deux : d'un coté les Eloïs, créatures aussi jolies que fragiles, vivant paresseusement sur une terre qui semble être devenue un grand jardin inoffensif, et de l'autre les Murlock, créatures souterraines très sensibles à la lumière qui se servent plus ou moins de leurs lointains cousins comme du bétail.

La Machine à Explorer le temps nous présente une métaphore de la séparation de la société en deux classes sociales, celles des oisifs par opposition à celle des ouvriers. L'évolution et la dégénérescence de la société humaine en fonction de ces deux principes est d'ailleurs utilisée dans un nombre assez importants d'histoires de science-fiction, mais c'est un autre thème (c'est pas que cet article dure déjà deux ans, mais quand même).

On peut préciser pour le contexte que Wells a écrit son histoire pour la première fois en 1888 (eh oui papy on lisait pas de la S. F. tous les 4 matins à l'époque) et a validé la version définitive en 1924. Le roman a donc été inspiré par toutes les avancées et théories scientifiques de l'époque, ainsi que par les problèmes sociétaux de cette période de forte industrialisation où les inégalités se creusent fortement. Le coté très politisé a d'ailleurs été effacé des adaptations en films qui ont suivi ("La Machin à Explorer le Temps", 1960, George Pal, et "La Machine à explorer le temps", 2002, Simon Wells). Par la suite, d'autres auteurs se sont essayé à cette technique, avec des idées politiques plus mordernes, comme par exemple Barjavel dans son roman Le voyageur imprudent" (mais on y reviendra).

Toutefois La Machine à Explorer le temps est toujours considérée comme une référence et un des premiers ouvrages du genre auquel il est souvent fait référence. La série The Big Bang Theory, par exemple, consacre tout un épisode à cette histoire quand l'un des protagonistes achète une réplique de la machine telle qu'elle a été imaginée pour le film de 1960.

BBT La machine à explorerl le temps

Sheldon de Big Bang Theory dans la fameuse machine à Explorer le Temps du film - The Big Bang Theory, saison 1 épisode 14 - La Machine incroyable

Cependant pour aussi intéressant qu'il soit ce type de récit n'exploite pas vraiment les possibilités du voyage temporel. Le voyage dans le temps est ici un prétexte, un cadre pour le récit, mais n'est pas au final un élément central du scénario, un ressort scénaristique.

Nous allons donc à présent laisser de coté cette sous-catégorie de voyages dans le temps pour nous attaquer aux histoires qui font la part belles aux twists temporels et aux multiples paradoxes et complication qu'ils engendrent.

Par Neko le 19/05/2015 à 07:54

La peur est une chose normale. Seule la lacheté est dangereuse.

- UW1
Universal War One de Denis Barjam, Le voyageur imprudent de Barjavel

Prendre sa machine à explorer le temps pour aller voir ailleurs ce qui se passe, c'est bien sympa. Mais ce qui fait vraiment frétiller la machine à scénar des auteurs, réalisateurs et autre créateurs, c'est quand où le voyage temporel est la clé du scénario. Pour résumer sommairement, le cas où un voyage dans le temps est au choix la cause du problème ou le moyen de solutionner le problème rencontré par les protagonistes (ou les deux tant qu'à faire allons-y de bon cœur). Et c'est en général le moment où on commence à s'amuser.


En effet dans une histoire de voyage temporel on a général une situation initiale correspondant à une ligne temporelle qu'on pourra qualifier de temporalité de référence. C'est en général celle que le/les protagonistes connaissent et celle que le lecteur (ou spectateur enfin vous avez compris on est en mode multi-support ici je vais pas détailler à chaque fois) connait lorsqu'il entre dans l'histoire. Le voyage temporel va permettre en fonction des situations soit de modifier la ligne temporelle en question soit d'apporter un éclairage nouveau sur les événements qui s'y produisent, et en cela c'est une source de twist et de révélations fracassantes pratiquement inépuisable.

ligne-temporelle

Cela pose cependant un certain nombre de problèmes d'ordre structurels et notamment le risque de voir se créer des paradoxes temporels. Ce problème est parfaitement illustré par le fameux paradoxe du grand-père, en hommage à une nouvelle de René Barjavel de 1944, Le voyageur imprudent, qui fut l'un des premiers à le mettre en scène :

Dans cette histoire un voyageur retourne dans le passé et tue accidentellement un homme qui s'avère être son grand-père, avant que celui-ci n'ai pu avoir d'enfant. Il a ce faisant modifié le pêcher : dans cette nouvelle temporalité, son grand-père n'a pas de descendant et il n'est jamais né. Comme il n'a jamais existé, il n'a en toute logique jamais eu la possibilité de remonter dans le temps, et n'a donc jamais eu l'occasion de le tuer. Ce dernier a donc pu vivre sa vie tranquillement, avoir des enfants dont son petit fils qui retournera dans le passé pour le tuer... Et ainsi de suite.


On distingue un certain nombre d'approches pour solutionner le problème des paradoxes temporels.

La bande-dessinée UW1 est un exemple assez interessant puisque les conséquences des paradoxes temporels est un des enjeux de l'histoire, et qu'elle choisit pour son histoire un point de vue peu couramment adopté.


J'en profite pour faire une petite pause d'avertissement. Je ne vais pas spoiler l'intrigue mais je vais quand même révéler quelques éléments clés du fonctionnement de cet univers, qu'il peut-être sympa de découvrir dans la B.D. Je ne saurais que trop vous encourager à enfiler vos chaussure, courir à la fnac la plus proche acheter les six exemplaires (ou à la librairie la plus proche, pour les provinciaux. Ou le marché, je ne sais trop où on acquiert des livres dans ces pays) (remarquez vous pouvez aussi allez à la bibliothèque sinon), les ramenez chez vous, les lire avec un bon thé chaud, vous émerveiller et revenir à cet article. Allez allez on vous attend. C'est bon? Ok alors reprenons.


Pour résumer UW1 se passe dans un futur proche où la technologie a assez évolué pour permettre les voyages spatiaux au sein du système solaire. Certaines planètes et satellites ont d'ailleurs été colonisés et sont dirigés par les entreprises qui y ont investi.

On suit quand à nous les aventures de l'escadrille Purgatory, un petit détachement de l'armée où on relègue les personnes à problème en attendant qu'elles passent en procès ou simplement parce qu’on ne peut plus rien en faire et qu'elles sont reloues. Stationné dans l'espace entre Saturne et Jupiter avec le reste du régiment, les membres de la troupe voit un jour apparaitre au milieu de l'espace un grand mur noir, insondable, qui leur cache leur reste de l'univers...


UW1 est une vraie merveille en terme de scénario, c'est magnifique tellement c'est écrit avec soin et maestria (merci à Tam et David qui me l'ont fait découvrir à l'époque où on était tous parisiens). Pour commencer les persos sont tous bien différents et extrêmement intéressants chacun à leur façon, avec des caractères et des manières de réagir bien distinctes. Chaque tome nous distille une petite dose de flash back sur un des personnages nous permettant d'une part de mieux le comprendre mais également de mieux comprendre l'histoire en cours dans la B.D. Et les voyages dans le temps, ah, les voyages dans le temps! Voila quelqu'un qui a réfléchi à son sujet avant d'écrire et ça se voit. Dans cet univers le voyage temporel répond à des règles simples mais très précises auxquelles les personnages seront soumis tout au long de leur aventure. Rien que la façon de les exposer est extrêmement intelligente : toute la première partie de l'histoire repose sur un arc scénaristique précis qui va nous permettre sur une petite échelle de comprendre extrêmement clairement et simplement les règles et les enjeux du voyage temporel dans ce monde, afin de nous permettre d'entrer dans la deuxième partie de l'histoire où les enjeux et les rebondissements seront plus importants et plus compliqués mais que l'on pourra facilement saisir de par la première expérience qu'on en a eu.


Bref je vais pas m'étaler d'avantage pour vous dire tout le bien que je pense de cette B.D. (mais allez la lire maintenant sans déconner), mais elle est encore plus intéressante pour un point précis (spoil again attention les enfants je vous aurait prévenu). C'est en effet une des rares histoires qui prend parti de considérer qu'il n'y a et qu'il ne peut y avoir qu'une seule et unique ligne temporelle. En résumé, et comme c'est énoncé dans la b.d., tout le cours des événements est le résultat de tous les voyages temporel qui ont été et qui seront fait.

UW1 UW1

Et accessoirement, c'est super beau, histoire de ne pas s'arrêter en si bon chemin

Impossible de changer le passé : si vous y retournez toutes vos actions contribueront en fait à construire le présent tel qu'il est maintenant. Il n'y a qu'une seule ligne temporelle et elle est immuable.

ligne-temporelle-uw1

C'est évidemment un postulat assez difficile à gérer, et il vaut mieux savoir ce qu'on fait pour éviter les incohérences.

A l'échelle de la bande dessiné cela fonctionne bien, car les auteurs ont réfléchi à leur histoire sur beaucoup de niveaux. Il semble même qu'ils y aient suffisamment réfléchi pour prévoir des suite, la parution de Universal War Two ayant commencé récemment.

Ça signifie en l’occurrence qu'ils ont prévu toute la suite du scénario et la manière dont les voyages temporels future vont influer le passé et le présent racontés dans l'histoire. Donc que potentiellement on voit des événements dans l'histoire qui sont en fait la conséquence de voyages qui seront fait dans plusieurs tomes voir dans un autre cycle! C'est plutôt brillant et tout le monde n'est pas capable de gérer à ce niveau de scénarisation.

On peut évidemment se demander si à grande échelle un tel univers est possible : selon ce postulat, les paradoxes temporels sont impossibles, aucune action inconsidérée d'un voyageur temporel ne peut provoquer d'incohérence. Pire même : que l'histoire actuelle est le fruit de tous les voyages temporels futurs. Donc aucun des futurs voyageurs temporels n'a jamais provoqué (eu la possibilité) de provoquer des incohérences, ce qui est plutôt optimiste. Les auteurs régule d'ailleurs cette règle en imposant certaines contraintes à l'utilisation du voyage dans le temps dans leur histoire, ce qui rend plus crédible le fait que l'univers ne soit pas complètement parti en couille. Il est assez intéressant aussi de voir l'univers futur qu'ils évoquent (spoooooooils) où le voyage dans le temps est devenu un élément courant de la civilisation. S'il n'est pas autorisé ou en tout cas courant d'aller en deçà d'une certaine date, les voyages se font librement au sein d'une civilisation qui les maitrise, ce qui donne par exemple des cours auxquels peuvent assister des étudiants de toutes les générations futures. Une fois encore je ne sais pas si le concept tiendrait la route à grande échelle, mais ça marche plutôt pas mal dans la cadre plus réduit de cette civilisation et les possibilités qu'il laisse entrevoir donne le vertige!

UW1 est un des rares récits à ma connaissance à adopter le principe de la ligne temporelle fixe et à le maitriser assez brillamment par ailleurs, et c'est une excellente introduction aux voyages temporels et aux dilemmes qu'ils peuvent poser. De plus le voyage temporel et son fonctionnement est vraiment au centre de l'histoire, les auteurs expliquent donc bien les concepts et les règles qui y sont liés, l'histoire fait donc bien travailler l'imagination et permet de comprendre un certain nombres de principes.


Cependant l’intérêt quand on pratique le voyage temporel c'est souvent de pouvoir le changer (ou le cas échéant, le réparer), c'est pourquoi la plupart des auteurs préfèrent utiliser des lignes temporelles un peu plus souples!

Par Neko le 14/06/2015 à 18:34

Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.

- La Carte du Maraudeur, Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban
Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban

Le principe de la ligne temporelle unique et immuable reste assez difficile à gérer et relativement peu couramment employé. Cependant la problématique les paradoxes temporels et le souci d'éviter de modifier les événements de la ligne temporelle de référence reviennent régulièrement dans plusieurs récits.

On assiste alors une fois encore à une ligne temporelle unique mais plus souple, où les protagonistes doivent agir justement pour éviter de modifier la ligne temporelle ou pour en modifier le moins possible.

C'est le cas par exemple quand les personnages se retrouvent transportés dans le passé, de façon accidentelle ou dans certains cas intéressants quand ils ont besoin de bénéficier des avantages de l'ubiquité (la capacité de se trouver dans plusieurs endroits en même temps).

On en voit un très bon exemple dans le 3ème tome de la saga de J. K. Rowling, Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, et son adaptation en film.


harry Potter

Boum bébé


Et je suis contente, car c'est un de mes tomes préférés de la série, plein de bonnes idées, pleins d'excellents personnages, où l'univers commence à prendre de la profondeur avec plein d'évocations des événements du passé. On sent que ce tome prépare la suite de la série et que les choses deviennent sérieuses. L'histoire commence à devenir plus sombre, et c'est le premier tome où la victoire des héros à la fin n'est pas éclatante, fait annonciateur de la suite où les choses commencent à mal tourner. Bref, un de mes tomes favoris. Dans cette partie de l'histoire, un des personnages, Hermine Granger, dispose d'un objet lui permettant de remonter le temps pour quelques heures afin de pouvoir suivre d'avantage de cours dans la journée (c'est une personne studieuse). A la fin de l’histoire, alors que les événements semblent très mal tourner, cet objet leur sert à elle et Harry à remonter le temps de quelques heures et à éviter la mort à deux des personnages.

Il est assez intéressant de noter que les personnages se donnent beaucoup de mal pour éviter au maximum de modifier le cours des événements, même quand cela pourrait être à leur avantage. Dans le roman, il existe une réglementation très stricte et des règles de sécurité précise sur l'utilisation du voyage temporel, qui recommande d'éviter au maximum de changer le cours des événements et d'entrer en contact avec soi-même. En réalité, on comprend petit à petit qu'ils n'ont effectivement rien changé au cours de l'histoire : on n'avait pas assisté à la mort des personnages dans la temporalité d'origine et ont comprend qu'ils avaient effectivement été sauvés. Mieux, les quelques initiatives ou accidents qu'ils provoquent malgré eux et qui les oblige à interagir avec leur versions de la ligne temporelle d'origine se révèlent en fait être l'explication d’événements inexpliqué de la premièle ligne temporelle.


ligne-temporelle-hp3


On peut donc se demander si la ligne temporelle dans l'univers Harry Potter est réellement modifiable comme on nous le laisse entendre ou si dans le faits elle ne l'est pas. Certes le personnage d'Hermione laisse entendre que des accidents se sont produits avec des gens qui sont entrés en contact avec eux-même,ce qui induirait que la ligne temporelle est modifiable. D'un autre coté, dans le roman tout se produit comme si ce qu'ils avaient vécu étaient déjà la conséquence de ce qu'ils allaient faire en retournant dans le passé (un peu comme UW1, donc). Si on se référait uniquement à ce qu'on voit dans l'histoire, on pourrait sans souci parler de ligne temporelle unique.

Ce qui contribuerait à expliquer une des incohérence de la série. En effet ces malheureux retourneurs de temps sombrent dans l'oubli dès le tome 3 refermé et on en reparle pratiquement pas dans les bouquins suivants, et surtout personne ne s'en sert plus jamais. On parle quand même d'un outil capable de retourner dans le passé et de changer les événements, ça peut peut-être être utilisé éventuellement!

Surtout que les gens qui s'affrontent ont chacun à leur tour le contrôle du ministère de la magie où sont stockés ces fameux retourneurs de temps, mais bon, ils étaient sans doute trop occupés à lancer des sortilèges avec des poses cool pour s'en inquiéter [image], ou bien ils ont lu de la sf et ils savent que faire joujou avec le continuum espace-temps ça apporte plus d'ennui que de chouquettes au sucre. A moins donc qu'on soit effectivement dans un univers à ligne temporelle immuable et que donc ils auront beau retourner dans le passé rien ne changera de toute façon, et peut-être même qu'ils ont essayé et qu'ils ont provoqué précisément ce qu'ils voulaient éviter et sont donc rentrés tout dégoûtés en jetant leur retourneur de temps, on ne sait point.

Reste que la partie voyage temporel du tome 3, aussi courte qu'elle soit est remarquablement bien gérée et bien maîtrisée, surtout pour une histoire dont les voyages temporels ne sont pas le thème principal. J.K. Rowling fixe un cadre précis à segment voyage temporel, des règles simples qu'elle respecte et ce cadre d'action réduit lui permet de bien maîtriser les lignes temporels de chacun des personnages et d'en faire un événement cohérent, intéressant et bien géré. Certes cela introduit une petite incohérence à l’échelle de l'univers, mais ce n'est pas si grave car d'une part l'épisode voyage temporel est très bien maîtrisé (et on verra que c'est pas vraiment toujours le cas), et d'autre part ça nous permet d'aborder un des problèmes généralement associé au voyage temporel.

En effet c'est un peu le souci dès lors qu'on introduit la notion de voyage dans le temps : c'est un pouvoir trop puissant, qui offre trop de possibilités aux personnages. Comment créer de la tension dramatique, comment laisser des problèmes à résoudre dès lors qu'ils ont la possibilité de revenir dans le temps et de modifier ce qu'il s'est passé? Cela implique de créer des contraintes et des règles à l'utilisation du voyage dans le temps, pour brider ce pouvoir et donner un sens à l'histoire.

Par Neko le 26/07/2015 à 17:47

Là où l'on va on n'a pas besoin de route.

Dr. Emmet Brown
Retour vers le futur

Bon, jusqu'ici on s'amuse bien, on a fait des petits road trip dans le passé, vu des choses amusantes (et d'autres se rapprochant plus de la tragédie greque, le classique "en retournant dans le passé j'ai déclenché les évenements que je voulais justement éviter" étant un très bon ressort narratif), mais on a pas vraiment agit. Or quite à s'embêter à inventer une bonne vieille machine à remonter le temps, hein, autant que ce soit pour jouer un peu avec et essayer de changer son passé.

C'est l'approche choisie par bon nombre de scénarios et généralement c'est là qu'on commence à se vautrer gaiement dans la douce piscine de l'incohérence et du paradoxe temporel. Mais histoire de bien comprendre les enjeux est les implications de ce genre de modification temporelle, je vous propose de nous intéresser à une série de film bien connue qui s'en donne à coeur joie sur le sujet, à savoir les fameux Retour vers le Futur.


Retour vers le futur Retour vers le futur Retour vers le futur

Tout de suite le style est posé


Retour vers le Futur, cultissime trilogie dont le premier opus est sorti en 1985 (les suivants en 1989 et en 1990), qui relate les aventures de Marty McFly et les diverses péripéties qu'il affronte à travers le temps.

Marty est initialement un jeune homme plutôt normal (autant qu'il est possible de l'être au milieu des année 80), dont les sujets de préoccupation principaux sont sa petite amie et la musique. Marty dispose également d'un voisin un peu chelou, Dr Elmet Brown (ou Doc pour ceux qui ne dispose pas d'une bonne mémoire des noms) dont l'activité est d'être un inventeur fou. C'est bien sur à lui qu'on doit l'invention de la machine à remonter le temps (sous forme d'une Dolorean, je pensais qu'ils avaient inventé le nom mais en fait c'est une vrai marque de voiture figurez-vous). Suite à une improbable situation impliquant une course poursuite avec des terroristes et du vol de plutonium (dans les années 80, on se baladait tranquilou avec des caissons radioactifs, ça explique des choses sur les coiffures de l'époque je suppose), Marty se retrouve embarqué 30 ans dans le passé, où il empêche accidentellement la rencontre de ses parents en se balladant au milieu de la rue comme un couillon. C'est un peu facheux parceque du coup il risque de ne plus exister, et il va donc essayer de réparer ses bêtises avec l'aide de Doc-du-passé, et aussi de rentrer chez lui parceque les années 50 c'est sympa mais bon, on s'en lasse.

Retour vers le futur

Retour vers le futur est un des premier film (et surtout, une des premières grosse production grand public) à parler de voyage dans le temps est elle va mettre en place un certain nombre de poncifs qui seront repris avec allégresse dans les productions qui la suivront.

Le premier film propose notamment une réécriture interessante des deux grands types de paradoxe temporel qu'on cite souvent en exemple, à savoir le paradoxe du grand-père et le paradoxe de l'écrivain. Le paradoxe du grand pere, je le rappelle, le fait de retourner dans le passé pour tuer son grand pere, ce qui empêche sa propre naissance, donc de tuer son grand-père, etc (vous n'avez qu'à retourner lire l'épisode 2 si ce n'est pas clair). Le paradoxe de l'écrivain consiste à créer une boucle fermée sur l'existence d'un élément, si bien qu'on ne peut en determiner l'origine. Typiquement, vous partez dans le passé donner un exemplaire de Hamlet à Shakespeare, celui-ci le publie, c'est un succès, si bien que des siècles plus tard vous avez un exemplaire de Hamlet à donner à Shakespeare, c'est bien sympa mais du coup on ne sait pas qui a écrit Hamlet reellement. L'existence de ce texte n'a paradoxalement pas de début, c'est le bordel.

L'équivalent dans Retour vers le futur est bien sur la fameuse Dolorean à Voyager dans le temps. Coincé dans le passé, Marty doit convaincre Doc qu'il vient bien du futur et que Futur-Doc inventera la machine à voyager dans le temps. Doc prend donc la décision de réaliser cette machine car il sait qu'il va réussir, vu qu'il l'a vu. De plus il a l'idée du système permettant de faire fonctionner sa machine en voyant ledit système en action sous ses yeux sur la machine qu'il va créer... D'où sort ce système, on ne sait pas, il existe parcequ'il il existe, son existence n'a pas de début bien défini est c'est donc une variante du paradoxe de l'écrivain. (En bas de l'article, un lien interessant parlant du paradoxe de l'écrivain, au cas où vous n'auriez pas compris ces limpides explications).

Plus visible est la variante utilisée du paradoxe du grand-père, une variante un peu plus subtile puisque, sans tuer qui que ce soit, Marty empêche la rencontre de ses parents et enclenche donc sa propre disparition.

Bon, techniquement ça devrait poser quelques problèmes, car si c'est parents ne se sont pas mariés Marty ne devrait pas exister du tout ce qui en plus de déclencher un méchant paradoxe entrainerait sa disparition immédiate (il n'aurait même jamais été là), ce qui aurait été dommage à la fois pour lui et pour le film. Ce dernier résoud le problème en exposant que la disparition de Marty est progressive. On peut voir sur une photo de sa fratrie (quel ingénieux élément de mise en scène) que son frère et sa soeur disparaissent peu à peu chacun leur tour, et qu'ensuite ce sera lui.

En gros nous avons donc une réalité d'origine qui en un point a été modifié par Marty (on verra qu'elle a été modifié en plus d'un point mais bref, pour l'exemple on retiendra cet élément). Le cours des évenements sur le reste de la branche temporelle va donc se modifier à partir de ce point, chaque modification entrainant son propre lot de modification, etc etc. Il y a donc une propagation des modifications dans la ligne temporelle qui n'est pas instantanée et c'est pour cela que Marty ne disparait pas tout de suite : les modifications ne se sont pas encore propagées jusqu'à lui. C'est plutôt heureux puisque ça va lui donner le temps de rafistoler la réalité en provoquant tout de même la rencontre de ses parents et d'éviter sans doute une explosion du continuum espace-temps, quel soulagement.


Retour vers le futur

"Diantre!", pense Marty


Ca c'est pour la théorie générale mais le film s'amuse également à tisser tout un tas de lien entre le passé (1955) et le présent (1985) (c'est le présent pour Marty, évidemment. C'est interresant de penser que 1955 est aussi éloigné pour Marty que 1985 l'est pour nous, d'ailleurs). En particulier, à son arrivée en 1955, Marty, tout surpris (ça peut se comprendre) et quelque peu inconscient des règles de prudence basiques du voyageur temporel, va provoquer tout un tas de micro-évenements qui vont conduire au présent qu'il connait. Il donne par exemple l'idée au serveur Goldie Wilson de devenir maire, ce qu'il réussira effectivement à faire dans les années 80.

Mais plus compliqué il va aussi provoquer des évenements qui entraineront des modifications notables sur son propre présent, par exemple en permettant à son père d'avoir confiance en lui, de devenir écrivain à succès et de ne plus se laisser faire par le caid de l'école (par chance, ces modifications là n'ont pas entrainé de changements fatals à son existence, Marty est un petit chanceux).

Au final le résultat de ses bidouilles sera de créer un présent alternatif, proche du présent duquel il vient, mais avec un certain nombre de variations notamment autour de sa famille (en l’occurrence, ça lui a aussi permis de résoudre certains de ses problèmes de début de film et d'apprendre une leçon importante à base de il faut croire en ses propres capacités, ce qui est toujours utile). Je sens que nous avons présentement besoin d'un petit schéma explicatif, que voici.


ligne-temporelle-bttf

Ici nous avons donc la branche temporelle d'origine qui se déroule jusqu'en 1985, avec nos deux persos principaux, Doc et Marty. Marty est né entre 1955 et 1985, Doc est né avant 1955. En 1955, les parents de Marty se rencontrent, et de son coté Doc à l'idée de la machine temporelle. En 1985, Doc a réussit à fabriquer sa machine temporelle et la montre à Marty. Après divers incidents, Marty se retrouve propulsé en 1955.


En 1955, Marty empêche la rencontre de ses parents. Il y a donc création d'une réalité parallèle dans laquelle il n'existe plus, comme on peut le voir là dessus. Il y donc une divergence dans les lignes temporelles à partir de 1955 : celle d'origine commence à disparaitre.


ligne-temporelle-bttf

Marty fait des pieds et des mains pour que ses parents se rencontrent à nouveau et réussit ! Mais il provoque également d'autre changements, si bien qu'on ne revient pas à la ligne temporelle d'origine mais crée une nouvelle divergence, donc nous avons une troisième ligne temporelle. Toutes les précédentes disparaissent et sombrent dans l'oubli. Si la nouvelle ligne temporelle a quelques différences, elle contient toujours les éléments qui ont déclenché le premier voyage temporel (invention de la Dolorean, existence de Marty, attaque des terroristes), donc pas de paradoxe majeur et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Du moins jusqu'aux films suivant! Mais on va se les garder pour un prochaine article, parceque ça commence à faire long.


ligne-temporelle-bttf

Il est à noter qu'en retournant dans le passé, Marty provoque des événements qui vont donner lieu à des éléments qui existaient déjà dans sa ligne temporelle d'origine. Par exemple il incite un des personnages à devenir maire. Est-ce que ces évenements ce seraient produits si Marty n'était pas allé dans le passé? Auquel cas on peut penser que la ligne temporelle d'origine était déjà le résultat d'un voyage temporel de Marty, dans lequel il n'aurait pas empêché la rencontre de ses parents (première version), où il aurait juste retrouvé le Doc pour rentrer chez lui. Voila qui donne à réfléchir!


Retour vers le futur

Quoiqu'il en soit Retour Vers Le Futur est un très bon exemple de l'utilisation des voyages temporels dans une histoire. Il établit dès le début les règles liées au voyages temporels et les expliquent clairement afin que le spectateur soit armé pour bien comprendre les enjeux et la suite de l'aventure. Il met en place des conditions précises pour permettre le voyage temporel et y met des limites pour expliquer pourquoi on ne peut pas l'utiliser n'importe quand, n'importe comment. Il est assez intéressant de noter que le fait de posséder une machine temporel ne met pas à l'abri de tout : en effet si elle est utile dans sa temporalité d'origine, elle ne peut pas fonctionner (ou alors au prix de grosses difficultés) dans le passé car les technologies nécessaires à son fonctionnement ne sont pas aussi facilement disponible que dans sa temporalité d'origine. C'est donc certes une machine à voyager dans le temps mais aussi un objet intimement lié à une époque, quand dans beaucoup d'histoire il s'agit d'une machine presque magique, contrôlée depuis une époque très futuriste, une sorte de joker dont l'existence justifie l'histoire, mais qui ne prend pas part elle-même à l'histoire. Alors que la Dolorean à voyager dans le temps est non seulement emblématique de la sage mais est un des enjeux majeurs dans le scénario d'au moins deux des trois films.

Pour finir si comme beaucoup (voir la totalité) des histoires impliquant des voyages temporels, Retour Vers Le Futur n'est pas exempt de défauts et d'incohérence, la saga prend ouvertement le parti de ne pas s’appesantir dessus. Elle garde à l'esprit qu'il s'agit avant d'un divertissement et qu'on n'attend pas d'elle qu'elle se complexifie inutilement etn oie les spectateurs sous les détails pour établir une cohérence parfaite. On peut le faire et obtenir de très bonne histoire, je ne dis pas le contraire, simplement Retour Vers Le Futur fait délibérément le choix de se considérer d'abord comme du divertissement et de ne laisser passer quelques erreurs et incohérence, au profil d'un film plus rythmé, fun et agréable à regarder. Je trouve cette approche plus saine que certaines autres qui se prennent trop au sérieux et se parent du drap vertueux de la perfection scénaristique et de l'exactitude scientifique pour ne pondre que des scénarios chiants, trop complexes et malgré tout truffés d'erreur. Par ailleurs en restant relativement simple dans ces postulats, Retour Vers Le Futur évite finalement beaucoup d'erreurs et d'incohérences qui auraient obligatoirement résulté d'une trop grande complexité et d'un trop grand nombre de règle (plus il y a de règles, plus il y a de risque de les enfreindre). Ce qui nous apprend une nouvelle leçon sur l'utilisation des voyages temporels : vouloir faire trop compliqué trop vite est généralement une source d'échec. Clarté et simplicité sont souvent plus efficaces.


Retour vers le futur

Par Neko le 28/08/2015 à 13:50

Vous vous rendez compte de vos doubles sens?

- Crad, Banal Fantasy
Dragon Ball

Jusqu'ici on a vu les voyages temporels avec une ligne temporelle immuable, ou "tout ce qui se produit est le résultat de tous les voyages temporels effectués ou à venir" et ne peut pas être modifié, comme dans UW1, et les cas où revenir dans le temps et modifier ne serait-ce qu'un événement entraîne une réaction en chaîne menant à la disparition du présent connu pour le remplacer par un présent alternatif.

Une autre théorie qui a vu le jour relativement récemment considère qu'on ne peut pas revenir sur notre propre ligne temporelle et que donc chaque retour dans le passé va en fait créer un nouveau monde alternatif. Cette théorie a le mérite de résoudre une bonne part des paradoxes temporels. Imaginons que notre protagoniste soit originaire de l'univers A et qu'il décide, coquinou qu'il est, de revenir dans le passé afin de tuer son grand père. Son retour dans le passé va le conduire à créer l'univers alternatif B dans lequel il va arriver et tuer son grand père. Il est vrai que dans l'univers B, son grand père sera mort et lui-même ne verra jamais le jour. Mais pas de problème puisque sa version de l'univers A existera toujours pour venir tuer son grand père dans l'univers B (par contre il n'aura jamais la possibilité de revenir dans l'univers A tuer le grand père de l'univers A).

Cette vision des choses est moins reprise dans les univers de fiction, sans doute car moins porteuse d’événements dramatiques, mais on en trouve quand même quelques exemples intéressants comme dans la manga DragonBall.


Trunks

Pour ceux qui n'en aurait jamais entendu parler, Dragon Ball est un fameux manga de Akira Toriyama, une des figures modernes du manga. Publiés dans les années 90 il a également été adapté en animé à la même époque, avec une première série Dragon Ball qui retrace la première partie plus légère de la série, et la deuxième partie Dragon Ball Z, plus sombres et avec des combats plus sérieux.

Dragon Ball raconte l'histoire de San Goku, depuis son enfance jusqu'à... Jusqu'à bien après, en fait. Oui il se passe beaucoup de choses dans ce manga. San Goku est un alien tombé sur terre et doué d'une grande force et d'un talent particulier pour le combat. Il ressemble en tout point à un humain mis à part la queue de singe qu'il se trimballe toute son enfance et qui lui donne sa force. Ses cheveux particuliers sont également selon certains un signe de sa nature inhumaine, mais aucune preuve tangible en ce sens n'a pu être découverte dans le manga.

Au cours de ses aventures, il rencontre plusieurs compagnons de route et est amené à combattre des ennemis de plus en plus puissants et dangereux, tout en découvrant des valeurs comme la force de l'amitié ou l'importance d'un bon l'entrainement, qui te permettent de devenir plus fort et de tatanner tes ennemis de façon encore plus radicale, selon le schéma classique du shonen, avec une bonne dose d'humour pour enrober le tout. Dragon Ball n'est cependant pas devenu célèbre pour rien, et doit surement pour une bonne part de son succès à son univers fantastique ou tous les événements et tous les personnages sont possibles.

A un moment de l'histoire, donc, alors que les héros affrontent un ennemi particulièrement redoutable, un nouveau personnage fait son apparition. Il s'agit de Trunks, un jeune homme en blouson de cuir avec un grosse lame (oh) et des cheveux violets, probablement le crush de nombre de jeunes gens et jeunes gentes ayant regardé le show dans leur jeunesse pour diverses raisons. Trunks ne veut dans un premier temps pas révéler d'où il vient ni qui il est, et déclare seulement être là pour aider l'équipe à vaincre un nouvel ennemi sur le point de débarquer dans leur vie, à savoir C17, C18 et Cell, un groupe de cyborg extrêmement puissants (beau gosse et mystérieux, Toriyama sait comment séduire son public).


Trunks

Les diverses raisons


On finit par découvrir que Trunks arrive d'un futur où San Goku est mort de maladie, ce qui a permis aux cyborg de prendre le pouvoir et d'asservir l'humanité, instaurant un règne de terreur et de violence pour les hommes (Trunks est donc un Terminator non).

Dans l'histoire Trunks est revenu du futur pour sauver Goku et empêcher l’avènement des cyborg. On découvre également qu'il est lié de façon encore plus intime à la team Goku, mais je vous laisse découvrir en quoi. L'appproche de l'auteur est cependant assez interessante, puisque Trunks déclare clairement qu'à chaque fois qu'il revient dans le passé, il crée en fait un nouveau futur mais que le futur dont lui arrive restera inchangé. L'ensemble de l'équipe et le Trunks-à-naitre de cet univers ont bien été sauvés, mais quand Trunks va revenir dans son univers, il aura toujours le même problème. (Rassurez-vous, Trunks-du-futur affirme être maintenant devenu assez fort pour pouvoir gérer le problème dans son monde).

Je pense que c'est le moment de faire intervenir un petit schéma! Joie sur nos coeurs.

ligne-temporelle-dbz

La théorie des univers multiples a le mérite de résoudre une bonne part des paradoxes temporels. Si elle ne permet pas des scénarios aussi dramatiques que dans les situations où passés et avenir peuvent être modifié, elle est tout de même une bonne source de twist (dans la série, Trunks apporte quand même un certain nombre d'informations croustillantes sur ce qui arrivera dans l'avenir.)

Par Neko le 15/07/2016 à 13:46